Accusations de ciblage des mineurs par la publicité pour les paris sportifs en ligne : l’AFJEL dénonce une étude biaisée de l’OFDT

À la suite de la publication récente de deux notes de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) sur la publicité en faveur des jeux d’argent et de hasard et de paris sportifs en ligne, l’AFJEL tient à rétablir la réalité des faits et des pratiques des entreprises de jeux en ligne, face à un parti pris incompréhensible et une méthodologie très contestable. La protection des mineurs et de l’enfance est un sujet majeur de santé publique qui exige rigueur et objectivité. Devant les insinuations graves contenues dans ces publications, qui portent atteinte à la réputation et au professionnalisme d’entreprises françaises très strictement réglementées, l’AFJEL rappelle que :

Les entreprises agréées de jeux de hasard et de paris sportifs en ligne veillent au strict respect de l’interdiction de jeu des mineurs.

La protection des mineurs est au cœur des priorités des entreprises de jeux en ligne qui font respecter la stricte interdiction de jeu des mineurs, notamment grâce à des dispositifs technologiques exigeants, et à des contrôles d’identité et de lutte contre la fraude très poussés.

Les jeux en ligne sont les seuls à offrir une traçabilité précise de l’activité des joueurs, et à imposer un contrôle systématique de vérification de l’âge et de l’identité de leurs clients. Par ailleurs, les membres de l’AFJEL affichent systématiquement l’interdiction du jeu des mineurs sur toutes leurs plateformes et dans toutes leurs communications.

Si les entreprises agréées veillent rigoureusement au respect de l’interdiction de jeu des mineurs, il n’en est pas de même pour les sites illégaux qui prolifèrent en France et n’appliquent aucune règle ni mesure de protection des publics vulnérables. En France, plus d’1 mineur sur 10 a déjà joué sur un site illégal. Il est regrettable que les notes de l’OFDT ne s’attachent jamais à évaluer l’impact des plateformes illégales sur l’exposition des joueurs vulnérables.

Contrairement à ce que sous-entend la publication de l’OFDT, le jeu des mineurs a baissé depuis l’émergence, en 2010, de l’offre légale de jeux en ligne et des plateformes de paris sportifs en ligne.

Les résultats de l’étude ESCAPAD (2022) réalisée par l’OFDT souligne une baisse du jeu des mineurs depuis 2011. Il est de ce fait incompréhensible que les dernières notes induisent qu’une augmentation du jeu des mineurs serait imputable à l’ouverture du secteur légal des jeux en ligne en 2010.

Si le secteur des jeux se digitalise comme de nombreux secteurs d’activité, il convient de rappeler que les paris sportifs en ligne ne sont pas les jeux de prédilection des mineurs. Du fait de dispositifs technologiques sur l’offre digitale qui bloquent leur accès, les mineurs ont tendance à privilégier l’environnement physique (points de vente). L’étude ENJEU-Mineurs réalisée par le SEDAP indique d’ailleurs que 78,4 % des jeunes joueurs de 15 à 17 ans ont pratiqué des jeux de grattage, ce qui en fait l’activité de jeu d’argent la plus répandue dans cette tranche d’âge[1]. Enfin, l’AFJEL alerte sur la recrudescence des pratiques des mineurs sur les sites illégaux de casinos en ligne qui apparaissent en hausse depuis 2017 (passant de 3,6 % à 5,1 % de joueurs dans l’année).

Les publicités des entreprises de jeux en ligne sont soumises à la validation de plusieurs autorités publiques qui exercent un contrôle exigeant

Contrairement aux insinuations de l’OFDT, le secteur du jeu en ligne fait l’objet d’une des réglementations les plus exigeantes de France et d’Europe. La publicité est très encadrée dans la législation française qui prévoit notamment l’interdiction de cibler les mineurs et d’inciter à une pratique excessive. Toutes les publicités de paris sportifs en ligne font l’objet d’un contrôle strict et systématique, et sont soumises à approbation de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) et de l’Autorité de Régulation de la Publicité Professionnelle (ARPP). Ce contrôle s’exerce à la fois en amont (contenus, stratégies et budgets promotionnels) et en aval. Les prérogatives du Régulateur peuvent aller jusqu’au retrait de certaines publicités, ce qui a déjà été exigé par l’ANJ concernant certaines publicités en 2021 et 2022.

Enfin, la publicité pour l’offre légale est un outil essentiel de lutte contre le jeu illégal. La situation est d’autant plus alarmante que les sites illégaux ont vu leur chiffre d’affaires dépasser celui du marché légal (toutes activités légales confondues), qu’ils ne respectent aucune règle en matière de publicité et sont très visibles sur Internet et les réseaux sociaux. L’offre illégale a développé des techniques de marketing très agressives pour attirer toujours plus de joueurs notamment les plus vulnérables tels que les mineurs ou les interdits de jeux. En 2024, plus d’1 Français sur 2 a déjà été la cible d’une publicité pour un site illégal. Il est regrettable que l’OFDT n’ait jamais mené de travaux d’évaluation de cette activité criminelle et de ses impacts en matière de protection des joueurs.

Références :

Mineurs et jeux d’argent et de hasard : des pratiques à risque en progression – SEDAP-ANJ – Février 2022

Les jeux d’argent et de hasard à 17 ans. Résultats d’ESCAPAD 2022 – OFDT – Mars 2022


[1] Marie-Line Tovar, Jean-Michel Costes, La pratique des jeux d’argent et de hasard des mineurs en 2021 (ENJEU-Mineurs), SEDAP, février 2022.

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